Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/19

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trée, n’attendait qu’une occasion favorable pour éclater.

Je rentrai enfin dans la capitale, et mettant Sur-le-champ la main à l'œuvre, je recommençai à gémir, en faisant gémir la presse. Au bout de quatre mois, je produisis ma promenade en Irlande. Comme on peut bien le penser, elle me valut des complimens et des reproches ; les uns rirent et les autres firent la mine, suivant leur humeur ; je ne pouvais qu’y faire, et je me consolais de ces vétilles avec une facilité singulière, qui paraîtra peu surprenante après tout, quand on saura que la promenade fit assez bien son petit chemin, et que les personnes les plus respectables continuèrent de me traiter avec quelques égards.

M. Peter Latouche eut l’attention de m’inviter à retourner le voir à sa maison de Belvue ; elle est située dans le comté de Wicklow, le pays le plus varié et le plus romantique de l’Irlande. Il n’y a que neuf mois que j’y étais[1] ; combien tout a changé depuis ? Ces retraites charmantes, ces belles maisons, la rage de la guerre civile a tout détruit. Lorsque je voyais dans les papiers, que ces maisons hospitalières, où l’on m’avait accueilli, étaient devenues la proye des flammes,

  1. Ceci a été écrit vers la fin de 1798.