Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/21

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parmi les paysans du comté de Wicklow, il y en avait, fort peu qui eussent pris ce nom, et que par conséquent, voulant exciter l’effroi, les malveillans trouvèrent plus simple de se servir de leurs noms. En effet, c’est quelque chose de surprenant, combien aisément le pauvre, qui n’a que sa vie à perdre, est mu par des terreurs paniques. On ne doit jamais espérer trouver le courage raisonné, que parmi les hommes qui sont assurés de leur subsistance, et n’ont pas à pourvoir au besoin immédiat du jour et du lendemain. Il ne faudrait que des fouets pour battre une armée de mendians.

C’est par cela sur-tout, que les officiers sont utiles dans une armée, en communiquant à leurs soldats, quelques étincelles du point d’honneur qui doit les animer. C’est encore par cette raison, que les nouvelles levées en général, ne valent rien ; ce n’est communément qu’au bout de quelque temps, qu’elles peuvent égaler les anciennes troupes, sans doute lorsqu’elles ont acquis de l’expérience, mais surtout lorsque les individus qui les composent, se sont accoutumés à ne pas s’inquiéter de leur subsistance pour le lendemain.

Les seules précautions que prissent les propriétaires à la campagne, étaient de barricader la nuit, les fenêtres des rez-de-chaussées et d’attacher