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manière cela se terminerait) ; je me munis de passe-ports ; puis m’embarquant au quai le plus prochain, je fus conduit par une tempête à Irwin, sur la côte d’Écosse, où je débarquai le sur-lendemain, quoiqu’il y ait plus de deux-cents milles.

C’était la troisième fois, que je visitais la terre fameuse des Cakes, et ce fut avec un nouveau plaisir. Car enfin, puisqu’on ne veut pas que je sois de mon pays, il faut bien m’en faire un, et c’est l’Ecosse dont j’ai fait choix, tant qu’à présent.

Passant sur le même terrain que j’avois déjà visité plusieurs fois, je m’arrêtai à Glasgow et à Stirling pour y saluer mes anciennes connaissances, et j’eus bientôt atteint Edimbourg.

Ce fut avec plaisir, que je m’aperçus que les esprits étaient beaucoup plus modérés que l’année précédente. M. Pitt et M. Fox n’étaient plus les objets uniques des conversations. Leurs partisans les plus zélés, se contentaient d’avoir leurs bustes dans la salle a manger et de boire tous les jours à leurs santés, en présence. Les partisans de l’oppposition avaient pris part aux mesures de défense adoptées par le gouvernement ; ils s’étaient, pour la plupart, enrôles dans les différens corps de volontaires ; les esprits s’étaient rassis ; le pays enfin avait pris une contenance toute autre.