Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/262

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ténébreux de ces mines, paraisse préférable au baquet de Sahla c’est un voyage très fatigant. Je préférerais visiter vingt fois la mine de Sahla, à retourner une seule dans celle de Falhun. Les passages sont très-étroits et étouffans : de toutes parts coule une eau verdâtre, chargée de vitriol, qui dans plusieurs endroits se forme en cristaux de la même matière d’une hauteur de quinze à vingt pieds. L’air qui circule dans la mine, est chargé de parties vitrioliques, qui tout en empêchant le bois de se pourrir, le rongent peu-à-peu et le brisent. Le vitriol est tellement répandu par-tout, que dans la crainte qu’il ne n’introduise dans l’eau destinée aux ouvriers, on l'a mise dans une barique, et pour la boire ils sont obligés de l'aspirer avec un siphon.

C’est ordinairement à-la-fois que l’on fait partir les mines ; lorsque le curieux est alors dans la salle, dite du conseil, il lui semble que le monde va s’écrouler : le bruit effroyable, répercuté dans les différentes galleries, en eût imposé au général Souvarrow lui-même.

Cette salle du conseil est garnie de stalles et elle peut avoir une vingtaine de pieds en tout sens ; quand le roi vint visiter les mines, on avait illuminé cette salle, sa majesté y trouva une table dressée et bien servie. La gravure qu’on a faite de ce festin dans cet autre ténébreux, ressemble