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des métaux, du fer particulièrement qui est d’un très-grand produit.

Les harengs viennent aussi faire une visite amicale sur ces côtes, vers le mois de novembre. Ils y viennent en assez grand grand nombre pour que les bateaux ayent de la peine a passer au milieu. Ils sont si pressés les uns contre les autres, que plus d’une fois en plantant la rame au milieu de la mer, il est arrivé qu’elle se tenait aussi droite que si elle eût été dans du sable. Les négocians qui font ce trafic, qui est communément très-lucratif, préparent le sel et les chaudières dès l’été. Aussitôt que le banc de hareng paraît, on fait de l’huile des plus gras, on sale les autres, et les débris servent à engraisser les terres.

On regarde ce commerce comme si profitable et si important, que l’on prend toute espèce de précaution, pour ne pas troubler les harengs et leur faire fuir la côte ; ainsi dès qu’ils paraissent, il est expressément défendu de tirer le canon, même pour les saluts ordinaires.

Dans les bonnes années, on vend, jusqu’à 600,000 barils de harengs salés, et 30,000 d’huile Il faut pour un baril d’huile, 10 à 12 barils de harengs frais. Quand la pêche est abondante, le baril dé harengs salés, en contenant entre 1000 et 1200 se vend de deux à trois Rixdalers (15 liv. tournois).