Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/42

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l'homme républicain, lui ont sans doute donné la première idée.

Les jérémiades perpétuelles, qu’elle fait sur les droits violés des femmes, et sur l’état malheureux qu’elles ont dans la société, me semblent bien peu fondées. Je ne vois pas que les dames ayent tant de raison de se plaindre ; le métier d’une femme jolie et aimable, tel qu’il est établi, me semble aussi agréable qu’aucun que je connaisse. Une femme mariée, une mère de famille, qui a soin de son ménage et de ses enfans, quelle que soit sa fortune et même son esprit, me semble toujours à sa place ; elle ne saurait, a mon avis, se trouver dans une situation, qui la rendît plus respectable.

Après avoir fait mon examen de conscience bien scrupuleusement, j’avoue que je n’ai pu de ma vie, concevoir aucun charme, à supposer qu’en rentrant chez moi fatigué du train des affaires, je trouverais ma femme la lunette en main, examinant les astres, donnant audience, examinant les pièces d’un procès ou bien se préparant à aller monter la garde, pendant que les soins importans du ménage seraient regardés comme frivoles et indignes de son attention. Mû par les préjugés du bon vieux temps, qu’il m’arrive souvent de regretter : je pense que dans ce cas il