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Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/140

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dallers six shillings (15 francs, L’été était fini, il fallait nourrir les bestiaux huit mois à l’écurie et le fourrage est cher.

Il était venu à cette foire, plusieurs Lapons (Finns) : il paraît qu’on était fort accoutumé à les voir, on ne les regardait guères plus que les autres, on ne voyait pas non-plus qu’ils eussent l’air embarrassé. La grande foire est en hiver à Levanger ; et c’est là, que les négocians de Drontheim espéraient faire fortune, en vendant en abondance du thé brun aux Suédois.

On reproche encore la sorcellerie aux Finns (Lapons) de ce côté des montagnes, et on raconte différentes histoires à ce sujet, qui sont assez originales. On prétend aussi qu’ils ne veulent pas quitter leur pays. Après l’histoire suivante on verra qu’ils n’ont pas tant de tort. Un certain Lapon nommé Hallstein-Garp et sa femme Skaner-Catharine furent transportés à Copenhague en 1711, pour avoir soin de quelques rennes que le roi Christian V y avait fait venir. Après deux ou trois ans de séjour, on les accusa de sorcellerie et ils furent tous les deux brûlés vifs. Or je présume que si cette histoire est venue à la connaissance des pauvres Finns, cela doit les dégoûter fort des voyages.

Un corsaire français fit naufrage en février