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Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/171

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et ces expressions intéressantes, qui semblent donner à connaître la bonhomie, plaisent beaucoup plus que les appellations vaines des peuples plus raffinés.

Il fallut gravir la montagne qui sépare les deux fiords ; la montée ne me gênait guères, c’était la descente. Alors le poids du corps et du porte-manteau me pressait horriblement contre l’arçon de mon bât de bois. Le casse-cou aussi, dont le cheval saute plutôt qu’il ne descend les roches qui le forment, font faire des réflexions d’autant moins agréables, qu’un précipice de sept à huit cents pieds est la pour vous recevoir, en cas de chûte. La vue, du sommet de ces monts, est bien étonnante ; les fiords qui les traversent, de ces hauteurs, ne paraissent que de grandes rivières, sur le bord desquels on voit çà et là quelques habitations.

Le temps était très-beau, quoique froid ; deux hommes suffirent pour me faire passer le fiord d’Indvig. Les montagnes qui l’emmurent, quoique toujours aussi élevées, sont beaucoup moins perpendiculaires, et par conséquent le danger des coups de vent est moindre. Le village d’Indvig, situé sur ses bords, récrée la vue et parait bien habité ; je fus débarquer à Udvig, un peu plus loin ; et pour la cinquième fois, je passai la nuit