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Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/103

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du tiers, prétendaient ne vouloir obéir qu’à elle,…. il fallait l’employer.

Mais dira-t-on, la dissolution des états, eut vraisemblablement occasioné une guerre intestine, la fureur des partis ne se ferait point ainsi calmé tout à coup, les factieux auraient eu recours aux armes …. ils auraient eu recours aux armes….cinq où six têtes abbatues auraient sauvé la France, et épargné à l’Europe une guerre sanglante et désastreuse.

Je suppose qu’une guerre civile eut suivi, combien n’eut elle pas été préférable à l’anarchie qui éxiste encore ; tous les partis eussent au moins été en sureté au quartier général de celui dont ils étaient, et de plus un roi courageux et entreprenant, à la tête de ses troupes aurait bientôt regagné le cœur des Français !… mais que dis je…. si le roy eut pris ces mesures violentes, ses plus zélés partisans, l’eussent blamé dans le tems, et lui en eussent scus mauvais gré … mais ce n’est pas l’opinion du peuple que ceux qui gouvernent doivent consulter, c’est son bonheur et sa sureté, qui doit diriger leurs actions ; le grand art, est de lui faire croire, que l’on fait ce qu’il désire.

Dans l’irrésolution et l’inertie, où étaient les ministres, lors qu’ils apprirent le refus du tiers, d’obéir aux ordres du roy : ne sachant quel parti prendre, ils crurent devoir consulter un homme réspectable, connu par son caractère ferme et loyal, aussi bien que par ses talents politiques ; " mais messieurs, leur dit il, je n’ai pas l’honneur d’étre, dans le conseil privé du roy," et comme ils insisterent absolument qu’il leur donna son opinion. " Ordonnez, dit il, au grand