Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/105

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nouvelle, par des feux de joie, et des cris tumultueux, presque fous les fenêtres de sa majesté.

Le tiers se trouvait tellement apuyé de l’ésprit public, affecta de traiter la déclaration du roy, avec un mépris silentieux, sans en faire la moindre mention. La noblesse cependant, déclara qu’elle s’y souméttrait, mais ce plan était venu trop tard, deux mois plutôt il eut satisfait tous les partis, on le regardait à présent comme un sistême d’esclavage.

Cependant la minorité de la noblesse, conduite par le Duc d’Orléans, proféssant des le commencement, des principles semblables à ceux du parti dominant, forma la résolution d’abandonner son ordre, et de se joindre au tiers, ce qu’elle éxécuta, après en avoir donné avis au Duc de Luxembourg, qui était alors président de la noblesse.

Les membres de la majorité, en conséquence de leur résistance, recevaient tous les jours des lettres anonymes qui les menacaient, d’être mis en piece, et d’avoir leur maisons brulées ; l’archevêque de Paris fut insulté, et pensa perdre la vie, étant attaqué dam son carosse, par la populace furieuse.

Le roy vivement affécté, de la division qui regnait entre les ordres tenait de fréquens conseils, pour déterminer de quel moyen, on pourrait se servir pour la faire cesser : le Duc de Luxembourg parut à un, où les princes du sang assistaient, et le roy l’ayant pris à part, lui dit, qu’il attendait de la fidélité et de l’affection de la noblesse, pour sa personne, qu’elle s’unit avec les deux autres ordres.