Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/141

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réussit à en assembller un grand nombre à Paris : le 28 Fevrier, ils s’armerent de poignards et de pistolets, et réussirent les uns après les autres, à s’introduire dans les rangs des gardes nationalles, et dans le chateau des Thuileries.

Toute éspéce d’action hardie, en impose au peuple, il est toujours disposé, à se montrer pour ceux qui en font les auteurs. Un mot du roy, pouvait rendre les gentils-hommes maitres du chateau, et l’assemblée étant dans la même enceinte, il eut pu se faire, qu’une demie-heure, vit l'echaffaudage philosophique de leur constitution, renversé de fond en comble.

La Fayette sentit de quelle importance, il était de détourner le danger, il profita du moment d’irrésolution, où l’on n’attendait que le signal pour commencer l’attaque ; il vint trouver le roy, l’intimida, où le persuada et l’obligea à tenir le discours suivant aux gentils-hommes: " Messieurs, — je suis très sensible au zéle et à l’intérêt que ma noblesse *, conserve pour moi, mais dans ce moment vos services ne me font d’aucune utilité. Les bruits que l’on a fait courir sur mon manque de sureté, et sur ma détention ne sont nullement fondés ; c’est pourquoi je vous prie, je vous ordonne même, de venir déposer vos armes à mes pieds ; je les garderai en dépot et vous pouvez être certains que vous serez réspéctés par les gardes nationalles, et ne serez jamais inquiétés pour ce que vous avez fait aujourdhui."


Toute espece de noblesse, rang, titre, où distinction quelconque, avait déja été abolie par l'assemblée nationale.