Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/161

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Dans cet horrible tems, de trouble et de fureur,
L’aveuglé citoyen, par une douce erreur,
Trop aisément réduit, a la ferme éspérance
Que du trouble naitra le bonheur de la France.
Son esprit entrainé par celui de ce tems,
Croit voir un bien futur, dans les malheurs présens :
Il entend le récit des plus horribles crimes,
Il ne s’en émeut point, Il les croit légitimes,
Et quelque soit le prix, du vain mot liberté,
Jamais il ne croira l’avoir trop acheté.

Cependant de quel bien à donc joui la France,
Depuis que délivrés de ses antiques loix,
Le peuple ne suit plus qu’une odieuse licence

Sans crainte ni remords, il s’émeut a la voix.
De laches intrigans, qui profitant du trouble
Que leur rage a fait naitre, accumulent sur eux
Les biens et les pouvoirs .... d’un accent furieux,
Au Français trop crédule, et surtout malheureux,
Ils disent hautement.... que ta fureur redouble,
D’un fer arme ton bras, égorge sans pitié
L’honnête citoyen, dont l’ame plus humaine
Ne verrait nos complots qu’avec l’oeil de la haine  !
Pour venger un tel crime, il n’en point d’amitié,
Le frere doit nager dans le sang de son frere,
Et le fils patriote, assassiner son pere !