Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/172

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beau langage des droits de l’homme, quelque part que soit le roy, il est toujours notre roy. Nous n’apprîmes son arréstation que le troisieme jour : durant cet intervalle, les soldats étaient souples, obéissants, et se tenaient tranquilles, on n’entendait pas le moindre murmure, plus de ça ira, dans les rues, les royalistes triomphaient réellement. Mais à la nouvelle de son arréstation à Varennes, la scène changea bien fort ; ceux même qui n’étaient pas démocrates se montrerent zélés partisans de l’assemblée ; le nom du roy fut omis par tout, on donna ordre de placer des sentinelles sur tous les chemins et sentiers, qui pouvaient conduire sut frontieres, d’arrêter tous ceux qui se présenteraient et de ne laisser passer aucun effet où bagage, jusqu’à nouvel ordre.

Cette tentative, qui avait été conduit avec tant de secret et pour le succès de laquelle, on avait pris tant de précaution, manqua encore par la volonté du roy, par cette humanité excessive, (et s’il m’est permis de le dire déplacée.) qui ne pouvait l’engager, à exposer la vie d’un seul homme, dans une cause qu’il croyait n’intérésser que lui seul.

Sa majésté avait dit-on, été reconnu à Ste. Menehoult ; que cela ait été la cade du voyage du maitre de poste à Varennes, où qu’il y ait été attiré par ses affaires personnelles, c’est ce qui est tres difficile et de tres peu de conséquence à décider, quoiqu’il s’en soit vanté bien hautement, comme si c’était un acte méritoite et de vertu. Il est sùr toutes fois, que le roy après avoir quitté Ste. Ménehoult, passa à Clermont, et que le