le prêter. Pour moi, n’entendait pu trop, cc petit dilemma politique et ne pouvant contenir qu’il put y avoir de raison dans le monde, pour m’engager à faire un serment, contraire à celui que j’avais prêté au roy ; un soir je fis mon pacquet et chargeai un homme de le porter en Piémont, par des sentiers de traverse dans les montagnes. Le sot se fit prendre, (par maladresse où êxprès, je ne saurais dire lequel), on le rapporta à la ville : grand bruit parmi les municipaux : craignant qu’il n’y eut quelques conspirations épouvantables cachées parmi mes chemises, on déposa le tout à l’hotel de ville, on me fit demander les clefs, on visita, on retourna, et on trouva à propos de tenir mes affaires sous bonne et sure garde *.
Le serment devant être prêté le lendemain : sous le prétexte d’une promenade, je me rendis par les Montagnes à la
↑ Je quittai la France absolument avec une chemise dans ma poche ; lorsque je fus de l’autre côté des montagnes, j’écrivis par un éxprès, à un de mes amis, pour tacher d’avoir quelque chose de mes éffets. Voici ce qu’il me répondit par un homme qui porta la lettre entre les Semelles de ses Souliers.
" 13 Juillet 1794, nous avons reçu une lettre de Messrs. d’Enghien, et Steiner, qui annoncent, que toute l’armée, forcée par la nécéssité, prêtait le serment à l’unanimité : tu es le seul du régiment, qui s’y refuse. Nous ne pretons le serment que demain à onze heures. Tu pourrais encore revenir pour ce moment, .... tu ferais plaisir à tout le monde, c’en ce que je suis chargé de te marquer, je te laisse juger, la part que j’y prendrait.
Je te ferai passer tes porte-manteaux, si toutes fois on les rend .... si tu voulais n’être pas si entêté et revenir, cela vaudrait bien mieux, tu nous ferais grand plaisir à tous.
Le 14 à une heure, Nous venons de jurer .... tous nos messieurs ont été tres affligés de ton départ, tu es l’unique qui .... &c:.
La plupart de mes camarades ont quitté la France dix où douze jours après.