Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/192

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et portant des fruits avec eux: en traversant la citadelle pour se rendre à la ville, ils devaient s’y cacher de leur mieux et attendre une beure donnée de la nuit ; sortant tout à coup de leur retraite, une trentaine devait désarmer la garde qui n’était composee que de quinze hommes, les autres se défaire de quelques sentinelles auprès des quels ils auraient été cachés, s’emparer des clefs chez le gouverneur, ouvrir la porte et faire entrer trois où quatre cent hommes, qui devaient se trouver de l’autre coté la riviete. Pendant ce tems, les gens bien intentionnés et les troupes devaient se soulever dans la ville, s’emparer des armes, se joindre à ceux de la citadelle, et par le moyen de quelques boulets, on l’eut vraisemblablement bientôt réduite *.


J’avais écrit une lettre à ce sujet, au Marquis de la Ferroniere, qui était alors à la légion de Mirabeau : comme le style de la reponse que je reçus de lui, peut donner une juste idée, et faire connaitre la perte que la France a fait, dans un homme de son caractere, je crois devoir la transcrire. " Je vous avais écrit de Worms, mon cher pays, et j’espere que ma lettre vous sera parvenue depuis la votre ecrite. Je vous répéterai d’ici, ce que je vous disais de là, parce que l’on m’a dit dans l’un et l’autre endroit que tout était disposé et qu’on n’avait pas besoin de nouveaux leviers : effectivement, je crois que la besogne avance, puisse ceci n’être pas second acte de notre drame burlesque * (Il veut parler de l’expédition de Lyons.).

Je suis plus faché que surpris, de tout ce que vous me mandez : les propagandistes ont réunis leurs derniers efforts, et partout il cherchent à nous désunir, l’inaction dans laquelle on nous tient, leur donne beau jeu.

Nous avons éprouvé ici, une commotion réélle et qui est bien leur ouvrage ; mais à force de patience l’inspecteur en a prévenu les suites. Cependant depuis mon arrivée, le quart d’heure où je vous écris, est le seul encore dont, j’aye pu disposer.

" Entrons, mon cher pays, nous usons notre courage et je vous prédis que si l’on attend au printemps, la noblesse Française pourra écrire de belles