Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/209

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en petits corps d’armée de six à sept mille hommes ! ne seroit ce pas, que s’ils eussent été réunis en un seul corps, qui eut alors été de près de trente mille hommes, ils n’eussent pas été si aisés à conduire et n’eussent pas, particulierement consentis à la retraite, aussi aisément qu’on aurai pu le désirer. Je ne fais, mais il est sur que leur séparation, les affaiblissait téllement, que leurs forces étaient nulles et qu’ils étaient entièrement à la disposition de leurs bons amis.

On a de la peine à concevoir, comment une armée de quatre vingt mille hommes, après avoir pénétré près de quarante lieues en France, fit une retraite honteuse devant une de trente mille, sans tenter de forcer son passage jusqu’à Paris, puis qu’il n’y avait pas une place forte sur le chemin et presque point de troupes à lui opposer, et encore assez mal disposées, en faveur du nouveau gouvernement.

On s’attendait tellement à Paris, à voir arriver les Prussiens d’un jour à l’autre, que grand nombre des chefs de la soidisante constitution, s’échapperent en Angleterre et ne revinrent qu’après la retraite, mais trouveront leurs places occupées par d’autres. La frayeur était telle, qu’on m’a assuré qu’une fois en sortant du spectacle, quelqu’un s’avisa de crier, que les Prussiens arrivaient. .... chacun se retira en grande hâte, on s’enfuit de tous côtés dans les maisons, que l’on eut soin de barricader : les Carrosses couraient de toutes parts, le tocsin sonnait, le tambour battait, &c. &c. mais personne ne se présentait pour arrêter leur passage.

Ces différentes circomstances, m’ont induites à penser, (peutêtre à tort) que lorsque le roy de Prusse entra dans