Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/43

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indiquait. C’est la seule fois que cette cour pleniere fut assemblée ! Sa majésté déclara, que son principal objet dans ce nouvel établissement, était la tranquillité générale du royaume et le bien du public ; qu’il ne doutait point que le zéle des membres qui la composaient, et plus particulierement ceux de la grande chambre du parlement ne les porta à aprouver son intention et à lui en faciliter l’éxécution. Ayant ensuite ajouté qu’il leur ferait savoir ses volontés, il se retira et la cour pleniere se sépara, pour ne se jamais rassembler.

On s’attend bien que cette occasion ne fut pas manquée, de publier encore de nouvelles remontrances ; dans celles-cy le parlement persista dans sa premiere résolution et comme ajoutait il, les magistrats ne pouvaient plus s’addresser à la personne dont le devoir était de recevoir leur reclamation, (faisant allusion au garde des Sceaux, Mr. de Lamoignon, qui était réputé l’auteur des nouveaux plans) ils chargerent un d’entre eux, de les déposer chez un notaire et d’en faire imprimer autant d’éxemplaires qu’il serait jugé nécéssaire pour les rendre connues du public.

Pendant que le parlement était occupé à Versailles, dans cette guerre de plume, le gouverneur de Paris, sur les ordres de la cour, s’emparait du palais. Ayant forcé l’entrée des différentes chambres, il ouvrit les régistres prit possession des papiers et des archives, puis mettant le sceau du roy sur les portes, il en emporta les clefs avec lui.

Tous le parlemens du royaume furent aussi suspendus de leur fonction. J’étais alors en garnison à Metts, je me rappelle