Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/62

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l’est montré avec tant de violence, en faveur de la révolution dans son commencement, a brulé les chateaux, et obligé les seigneurs, à se joindre à l’émigration générale de la noblesse de France.

Les idées d’égalité à la mode dans le tems, et que le paysan entendait dans le sens des biens, * car il ne pouvait pas l’entendre aux yeux de la loi, puisqu’il en jouissait déja ; les manoeuvres des intriguans, qui se sont donnés beaucoup plus de peine dans ce pays qu’ailleurs, l’ont séduit avec d’autant plus de facilité, que le gouvernement n’accordait aucune protection, à ceux qui voulaient supporter l’ancien ordre de chose.


Une dame de ma connaissance, parlant à son fermier pour l’engager à renouveller sa ferme, "oh mais, dit il, ce n’est pas la peine réélement, car on dit qu’on va partager les terres, et quis sait, peutêtre la vôtre, me sera donnée en partage."


Le Duc d’Orléans, fit faire à cette époque, le voyage de Bretagne, à ses agents Sillery et sa femme ; ils en firent le tour presqu’en entier, et affecterent avec les gens du commun, une popularité indécente, pendant qu’ils visitaient dans les villes, les têtes éxaltées, dont ils pouvaient espérer que les services seraient utilles aux projets honnêtes, de leur aimable et courageux patron.

Aux premiers chateaux qui ont été brulés, des gens certainement instruits et habillés en paysan, choisissaient pour bruler, les papiers qui avaient rapport aux droits féodaux et épargnaient les autres ; je n’ai jamais entendu dire que le paysan, put lire les caracteres gothiques ; ils y étaient d’ailleurs forcés par les menaces des factieux ..... "coment miserable" dit à un paysan, le domestique d’un seigneur