Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/181

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dédié au saint : les dévots en portent des morceaux comme un préservatif contre le feu. J’ai vu des protestans qui moitié en riant, moitié de bonne foi en avaient toujours sur eux : l’on rapporte différentes occasions, où la vertu du bois a éteint des incendies. Quel domage, que je n’aye pas pensé à en faire une provision ; ce ferait un objet tres important, pour la compagnie d’assurance contre les incendies à Londres.

Mr. Taylor me conduisit de là à une de ses terres, que l’on appelle Capavarna, il me fit remarquer en passant plusieurs grandes cavités, qui étaient pleines d’eau lorsque j’avais passé cinq heures avant et qui alors étaient à sec, entre-autres un petit lac, qui certainement avait au mâtin près d’un mille de tour et dans lequel il n’y avait pas alors assez d’eau pour que les bestiaux pussent y boire.

Ce pays semble être supporté sur une voute de pierre à chaux : il n’y a point d’eau courante à la surface de la terre, mais j’ai vu des rivieres souterraines dans plusieurs cavernes où je suis descendu ; dans quelques endroits la voute s’est écroulée, et c’est ce qui forme ces bassins plein d’eau et ces lacs dont j’ai parlé, lorsque ces rivieres souterraines se trouvent refoulées par la marée : l’eau disparait ensuite au reflux parceque ces rivieres reprennent leur cours ordinaire. Ce n’est qu’à un demi mille de la mer que l’on retrouve le courant : il n’y en a pas la moindre trace sur la terre depuis Gort où il s’engloutit, excepté dans quelques endroits, où il parait et disparait sur le champ. En hyver les eaux augmentant dans ces rivieres elles débordent dans l’intérieur du