dépit de freres, sœurs, enfans, et même petits enfans ; les jeunes personnes n’ayant pas le moyen de courir le monde, semblent s’être donné un rendez-vous général à Galway. Elles arrivent pendant l’été de tous les coins de la province de Connaught, sous prétexte de se baigner dans la mer ; mais si j’osais, je dirais que c’est pour des projets qui leur tiennent beaucoup plus à cœur.
Il y a peu de pays où l’on puisse voir plus de jolies brunettes, et tout semble conspirer avec elles pour les faire réussir dans leur projet humain. Les marchandes de mode leur font crédit et leur fournirent des rubans et tous les affiquets nécéssaires sans leur demander rien : elles réservent le payement de la dette pour le lendemain de la nôce ; alors le pauvre mari est dans la même situation que ces nations battues, que leur vainqueurs forcent, pour avoir la paix, de payer les bombes et les boulets qui ont servis à les assommer.
Il y a des assemblées publiques presque tous les jours à un prix tres modéré, tantôt c’est habillé, demi-habillé, et deshabillé, et on les appelle suivant ces cas, Assemblée, Drum, ou Promenade. Le prix de l’entrée de la salle varie en conséquence des noms qu’elle a ce jour là, mais c’est toujours la même. Il y regne la plus grande gaité et un air d’aisance qui charme ; en u» mot, l’esprit de coquetterie des belles de Galway, ferait en état d’en apprendre à nos dames Françaises. On doit bien s’attendre que ce concours de jolies personnes doit attirer un bon nombre de jeunes gens, qui la plupart ne pensent d’abord qu’à s’amuser et s’en retournent