intention était louable et qu’on ne pouvait pas penser que les harengs déferleraient ces côtes. Il est très possible d’ailleurs qu’ils y reviennent : j’ai souvent pensé qu’ils doivent être attirés sur une côte et tantôt sur l’autre suivant la nourriture qu’ils y trouvent. Lorsqu’ils ont entièrement mangé l’herbe dont ils se nourrissent, il est fort simple qu’ils aillent ailleurs ; pourquoi, ne chercherait-on pas à connaitre quelle est cette herbe marine, et à la propager dans les endroits, où l’on voudrait les engager à venir.
Je me rendis de là près de Ballytra à Brownhall, chez Mr. Hamilton, où je passai quelques jours très agréables. Dans L’enceinte du parc, il y a un petit lac d’où sort une riviere que je regarde comme une des principales curiosités naturelles de ce pays. De tems à autres, elle coule lentement dans des cavèrnes souterraines remplies de petrifications et où l’on peut se promener à l’aise : dans d’autres c’est un torrent fougueux : Elle parait plusieurs fois au jour et se rengoufre encore : on a profité de cette voute naturelle dans bien des endroits, pour faire passer le chemin où les promenades dessus ; dans une de ces caves les pigeons ont pris asyle et y demeurent seuls ; dans une autre il y a des chauve-souris. Enfin après bien des accidens, la riviere tombe de vingt pieds de haut : quelques unes des cavernes, ont un écho surprenant. C’est le jeu de la nature le plus singulier que j’aye vu et se trouvant dans un jardin bien tenu, cela le rend encore plus remarquable ; la riviere peut ainsi couler sous terre dans différentes cavernes pendant deux milles.
J’avais entendu parler d’un usage particulier aux habitans de cette partie et je désirais m’en assurer : c’est ce que les