capitaine avec l’équipage de son bord, cria huzza ! huzza ! , ce qu’on appelle three cheers, en signe de réjouissance, et ce qui dut lui faire beaucoup de peine aprés une action pareille, il eut la douleur en commençant le troisieme huzza ! de voir boulet de cannon lui enlever la tête.
Londonderry n’a point du tout l’air d’une ville Irlandaise, on y voit une activité et une industrie qu’on ne trouve guères autres parts. Son principal commerce consiste dans les toiles, il y en a un marché, une où deux fois la semaine : il est surprenant avec quelle promptitude les Marchands les examinent ; ils sont sur une espèce de traiteau avec un petit pupitre devant eux, les paysans portent leur toile sur leur têtes et s’arêtent un moment : le Marchand regarde la toile, dit son prix et s’il est accépté, il le marque sur la toile, et le paysan va se faire payer au bureau. Il y a tel Marchand, qui chaque jour de marché, achète des toiles, dans une heure pour trois ou quatre cents livres sterlings.
Il est assez singulier que, quoique tout le lin qui sert à faire ces toiles croisse dans le pays, on ne puisse cependant parvenir à y avoir de la graine et que l’on soit obligé de la faire venir d’Amérique.
Les premieres manufactures de toile ont été établies en Irlande par les protestans qui quitterent la France sous le Regne de Louis XIV, et furent porter leur industrie dans un autre pays.
L’exportation de ces toiles est d’un profit immense à l’Irlande ; d’après les recherches que j’ai faites à ce sujet, aussi, bien que pour l’exportation des viandes salées et du bled : il