pas. Le charbon que l’on tire de cette mine est le meilleur que j’aye vu en Irlande ; il est parfaitement semblable au charbon Écossais : il ne brule pas si vite cependant, et la mine d’où on le tire semble être inépuisable. Le parlement d’Irlande avait bien senti l’immense avantage qui pourrait en résulter pour le pays ; il a fait des frais énormes pour tâcher de faire un port à Ballycastle, mais le courant de la marée apporte tant de sable, qu’il est entièrement comblé, au point qu’il n’y a pas même d’eau à la marée haute.
Je suivis le rivage depuis la mine de charbon jusqu’à la pointe de Fair Head, et gravissant les rochers par le chemin des chevres, j’arrivai avec beaucoup de peine jusqu’au sommet, où la scêne qui s’offrit à moi me dédommagea bien de ma peine : on vante le Causway avec juste raison, la régularité des piliers a quelque chose de surprenant ; mais ici, les piliers de basalte ont près de six cents pieds de hauteur et quelques uns se tiennent seuls et séparés du corps de la montagne de deux, trois, où quatre pieds depuis le haut jusqu’en bas, soutenus seulement par quelques pierres dans le milieu. A quelque distance du bord du précipice, il y a des crévasses dans lesquelles en jettant une pierre, on voit clairement qu’elles s’étendent jusqu’au bas de la montagne.
De distance en distance, on apperçoit des creux, qui semblent avoir servi de lit à des rivières où à des torrent ; la pente va toujours régulierement, de la mer à deux petits lacs dans l’intérieur de la presqu’isle : cette remarque pourrait donner lieu de croire, qu’autrefois ce cap s’étendait beaucoup plus loin et que même il devait y avoir un pays et des montagnes assez considérables, pour pouvoir remplir ces