on entre les autres endroits de la riviere où il se trouve des rochers : la mer est à près de trente milles et cependant il n’y a gueres que soixante et dix pieds de pente dans cette grande étendue : aussi la riviere ne parait pas couler, à moins que ce ne soit dans les endroits où il ya quelques cascades, au travers desquelles il m’a semblé qu’il ne ferait pas difficile de pratiquer un passage pour les bateaux : une ecluse à chaque cascade, remplirait parfaitement cet objet essentiel : alors il y aurait une communication par eau entre les principales villes du Nord de l’Irlande, car Belfast a un canal qui s’y jette et il y en a un autre qui va jusqu’à Newry.
- Un médecin avec qui je parlais de la possibilite de dessecher ce lac, après avoir fait bien des objections auxquelles je répondais : " au surplus ajouta-t-il c’est contre mon intérêt que je parle, car le desséchement produirait a delightful fever qui ferait ma fortune. "
L’Evêque de Derry a bâti de l’autre côté de Lough Beg un palais magnifique : l’architecture en est assez singuliere pour une maison de campagne, il semble avoir pris pour modéle le Panthéon à Rome ; Ballyscullen est absolument circulaire et le jour ne vient dans les escaliers que par le tôit. Au surplus l’apparence de cet édifice semblerait plutôt le faire croire un bâtiment public, qu’une maison de plaisance. Les appartemens dans l’intérieur sont richement meublés et décorés d’un grand nombre de morceaux précieux de sculpture et de painture. On m’a assuré dans le pays, que cette maison a couté près de quatre vingt mille livres sterlings à Lord Bristol, qui a la manie de Bâtir des palais superbes en Irlande et en Angleterre et de loger dans des nids à rats et de vilaines auberges sur le continent.
L’esprit du peuple, était dans cette partie dans un état de fermentation qui pouvait devenir dangereux si l’on n’eut pris des précautions. Cependant je suis bien loin de pensere