Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/277

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temps, ces querelles funestes ont dechirées le sein de l’Irlande : les soins du gouvernement sont, sans doute, employés à les éteindre entièrement. Une heureuse expérience prouvera à l’Angleterre, que loin que la prospérité de ce beau Royaume puisse en rien lui nuire, elle ne peut au contraire qu’accroitre la sienne ; qu’en detruisant les préjugés ridicules qu’on s’est plu à lui faire entretenir depuis des siecles, contre la plus belle et la plus riche partie de sa puissance, et en lui faisant réellement partager l’avantage des loix bienfaisantes qui la gouvernent elle-même, elle s’acquièrera l’amour de quatre millions de sujets, que ses armes ont conquis, mais que sa justice seule doit soumettre.

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PETITE VISITE A L’ECOSSE ― EDIMBOURG.



L’ACCENT Écossais me sembla en arrivant fort étrange quoique je l’eusse déja connu. Mais on ne saurait nier que la propreté et l’air d’industrie répandue dans toutes les classes ne préviennent extrêmement en faveur des habitans. Je passai par Stranraer et poursuivant mon chemin le long des côtes j’eus bientôt de la hauteur, la vue magnifique de la mer qui sépare l’Irlande de l’Ecosse, et le passage qu’elle s’ouvre dans l’Océan entre le Cap de Fair Head et le Mull de Cantyre, que l’on distinguent parfaitement. Il me semblait même que je pouvais appercevoir les piliers surprenans