yeux au gouvernement sur les dangers qu’il courait, et sur la nécéssité d’user de rigueur pour faire cesser ces dissentions.
Avant que les Français se fussent montrés sur les côtes d’Irlande, quoi qu’on parlat souvent de leur projet d’invasion, on n’avait cependant pris, que peu de précautions pour l’empêcher. Lorsque le desordre occasionné par le premier moment d’alarme eut commencé à disparaitre ; le gouvernement prit sérieusement des mesures éfficaces pour mettre l’Irlande dans un état respectable de défence. Des corps considérables se leverent avec zéle dans toutes les différentes villes. On fit passer beaucoup de troupes de l’Angleterre, on en garnit particulièrement les endroits dans le Nord, qui avaient montrés des dispositions séditieuses ; on leur donna des chefs actifs, fermes et expérimentés, et enfin lorsque le gouvernement eut sagement et prudemment pris toutes les mesures qui pouvaient lui assurer le succès, (mais pas auparavant) il se disposa à user de rigueur contre les mécontens.
Il fit ordonner par les généraux, à tous les paysans de rendre leurs armes et de venir prendre le serment d’allegiance. Les Irlandais unis, qui depuis longtemps s’était accoutumés à n’obéir qu’aux ordres de leurs chefs, et à, regarder avec dédain le gouvernement et les soldats, ne parurent d’abord faire aucun cas de ces ordres ; mais voyant bientôt que l’on mettait effectivement à éxécution, les voies de rigueur dont on les avait menacés ; que l’on brulait leur maisons, qu’on les emprisonnait et que dans le cas où on les trouvait illégalement assemblés, on tombait dessus à main armée pour les