Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/33

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de telle maniere qu'on pourrait imaginer que quelque fermier vigilant en a été l'inventeur, car le car est si près et tellement placé sous la queue du cheval, que tout ce qu'il peut laisser tomber y est reçu.

Ayant donc fait marché avec un carrier, de me conduire à six milles, au prix modéré d'une chaise de poste, je m'arrangeai dessus avec mon bagage. Mon conducteur s'arrêtait à toutes les portes pour boire, où causer, et cependant je restais au milieu du chemin, et exposé à la pluie : je le priai dabord très honnêtement, de continuer sa route, mais comme, après deux où trois fois, je m'apperçus qu'il n'en tenait compte, je commençai à répéter de toute ma force, ces compliments éloquens que l'on peut apprendre sur les ports et dans les marchés de Londres ; je m'apperçus bien vite, que cela le touchait extrêmement, car je lui entendis dire, en quittant ses amis, by phesbus, I am sure he is a gentleman, for he swears most confoundedly. Après cette petite leçon je n'eus pas la moindre peine avec lui, mais la pluie et les dragées dont le cheval avait rempli mes poches, me mirent de si mauvaise humeur, que je me promis bien, de ne plus m'exposer à leur faire tort de leurs denrées.

Je fus de là à Carlow, où l'on vient d'établir un séminaire pour les prêtres catholiques : cette ville est située sur la Barrow qui se joint avec le grand Canal d'Irlande : désirant en avoir une idée, je me rendis à Athy, où il y a tous les jours des bateaux publics qui se rendent à Dublin. En entrant dans le village, je fus arrêté par quatre où cinq personnes qui me demanderent la charité : ... c'était, disaient elles, afin de procurer un enterment