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Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/344

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On me nomma Cluny. Cluny me dis-je ; certains souvenirs me firent imaginer que c’était un nom de bon augure, je me mis en marche ; mais Hélas, Cluny n’éxiste plus ; je ne trouvai qu’un misérable village, je fus plus loin et ne trouvai rien encore ; il semblait que je devais finir mon voyage absolument de la même maniere que je l’avais commencé et passer la nuit dans une cabane . . Je n’étais plus qu’à quatre milles de Dublin mais il était plus d’onze heures du soir ; le souvenir de la rigidité que l’on observait dans le nord, me faisait croire que je pourrais fort bien rencontrer quelques patrouilles, ce qui eut pu être désagréable ; la connaissance aussi que j’avais du nombre effroyable de Mendians qui se trouvait dans la capitale ne servait pas trop à me rassurer contre les voleurs, et enfin la certitude de ne pouvoir gueres arriver avant une heure et de trouver les auberges fermées, me promettait une nuit à la belle étoile ; pendant que je rêvais à tout cela je vis passer une chaise de retour, qui allait vers le Nord, je fis marché et je retournai avec elle sur mes pas.

Partant donc de grand matin, je m’acheminai vèrs la capitale, au travers de vastes plaines peu habitées et dans lesquelles les paysans manquant absolument de chauffage, sont obligés de bruler les mauvaises herbes que l’on ôte des champs, j’ai même vu bouillir le pot et les pommes de terre avec un feu de foin.

Vèrs les dix heures, je me trouvai au joli village de Finglass et comme je me retirais sous une grande porte pour éviter un orage, un homme sortit de la maison, m’obligea à y entrer et enfin à déjeuner : sans compliment, je n’imagine