Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/42

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et pour s’en venger, on fit l’enfantillage de le représenter la bouche ouverte au fond d’un pot de chambre !

C’est une position nouvelle pour un voyageur de profession, allons Mr. Twiss, un autre volume, communiquez nous vos remarques, et surtout Soyez vêridique ! cependant il y eut quelque chose qui dut le consoler, c’est que son ouvrage qui au fait ne signifie pas grand chose, se vendit si bien, qu’à peine pourrait-on en trouver un éxemplaire à Dublin. Pour moi, je n’ai de rancune contre personne, les préjugés de ce pays me sont étrangers, les querelles politiques et religieuses qui l’ont déchiré si longtems, me sont aussi indifférentes que celles des Chinois ; d’après cela, pour quoi ne dirais je pas ce que je pense et quel mérite aurait mon ouvrage, si je m’abaissais à flatter dans quelque occasion que ce soit.

Une de mes connaissances me mena au théatre de société : c’est assurément un des établissement les plus somptueux que j’aye vu de ce genre, la salle est fort belle et l’assemblée tres nombreuse et parfaitement choisie ; le nombre de belles femmes qu’on y voit, a vraiment quelque chose de séduisant et une des seules foules dans laquelle je ne craindrais pas de me trouve pressé, est celle de la salle qui sert de caffe lorsque le spectacle est fini. Cependant je dois dire que ce théatre fait le plus grand tort au spectacle public ; on ne doit espérer avoir de bons acteurs que lorsqu’ils sont bien payés, et si les jeunes gens riches se ruinent à être acteurs eux mêmes, ils feront bien loin d’être disposés à encourager leur rivaux en tout, car les actrices viennent du théatre public. Les hommes ne sont point reçus sans être souscribteurs