Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/45

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Tout pauvre qui se présente à cette maison, a droit d’y être reçu : ceux qui viennent ainsi s’offrir d’euxmêmes, peuvent sortir un jour de la semaine. Cependant malgré ces avantages, l’amour de la liberté est tellement enraciné dans le cœur de l’homme, qu’il y en a fort peu qui y viennent de leur bon gré et que les autres ne pensent qu’à s’évader.

Les artisans et gens de métier s’occupent souvent de plusieurs objets qui semblent entièrement opposés : on pourrait peutêtre attribuer à cette raison, la médiocrité de la plupart des choses qu’ils fabriquent.

Pendant que j’étais à Dublin, c’était la mode pour les gens de haute volée, d’aller entendre les sermons de charité d’un fameux prédicateur, Mr. Kirwan ; il est souvent arrivé que l’on y a fait des quêtes, qui ont monté jusqu’à mille ou douze cent livres sterlings : le but de ces aumônes, est pour maintenir des écolles de charité pour les orphelins. Les dames de Dublin s’occupent de petits ouvrages, dont elles fournissent les premiers matériaux à leurs frais et qu’elles font vendre ensuite au profit de ces mêmes Ecolles : j’ai été admis dans peu de maison riches, où je n’en n’aye vu d’occuppées de cet objet. Comme les gens d’un ordre mitoyen, sont toujours disposés à imiter leur supérieurs, cela a rendu les sermons de charité très fréquens par toute la ville ! c’est fort heureux quand ils ont d’aussi bons éxemples à suivre. Je trouve Mr. Kirwan, un prédicateur parfait, qui joint à un discours excellent une éloquence peu commune ; il fait tirer de la bourse du pécheur, les secours que la froide charité toute seule, aurait beaucoup de peine à en faire venir. Cependant la chaleur de ses expressions et ses gestes animés ont fait tres grand tort à la chaire dans cette ville ; ils y