Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/70

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personnelles, je me déterminai a le poursuivre vigoureusement et à laisser le reste à la providence. Je résolus même, de présenter les lettres que Mr. B— C— m’avait donné, dut-on me prendre pour un méssager de l’autre monde.

Je fus offrir mes respects, au plus vieux et au plus gros arboisier que l’on puisse voir non seulement en Irlande, mais même dans les montagnes de Nice et de Provence. On le voit dans le beau jardin de Mont-Kennedy : le corps de l’arbre, a au moins trois pieds de diametre : le vent et le temps l’ont jetté sur le côté et dans cette situation, il a pris racine et a poussé des branches d’une grosseur démesurée, de sorte qu’à lui seul, il forme un petit bois d’arboisiers.

Je m’enfonçai de là, dans les montagnes arides du comté de Wicklow et je fus à Loughilla, une des maisons de Mr. Peter Latouche, que l’on est fort surpris de trouver dans un endroit aussi sauvage ; la maison la plus proche, est à cinq où six milles ; il n’y a même des cabanes de paysans qu’à une grande distance : c’est un petit coin de terre fertile près d’un joli Lac, et aussi distinct du reste du pays, qu’une isle l’est de l’eau qui l’entoure. Suivant le cours du ruisseau qui sort du Lac, je me rendis à Glandalough qui veut dire la vallée des deux lacs. Il est assez singulier qu’il n’y ait pas un seul ancien nom dans ce pays qui n’ait sa signification particuliere ; dans cet endroit, elle est bien évidente car il y a effectivement deux lacs, qui se joignent à l’endroit même, que l’on appelle aussi les sept eglises.