Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/84

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large baye qui est presque entierement à sec, à la marée basse : on pourrait gagner ici sept où huit mille arpens de terre en la désséchant, cela procurerait le double avantage de creuser le lit de la riviere et de faire un port important ; On voit à Wexford le pont le plus long, qui ait jamais joint deux pièces de terres ; il m’a fallu plus de sept minutes à ma marche, pour aller d’un bout à l’autre : je suppose d’après cela, qu’il peut être un tiers de mille Irlandais en longueur. C’est la promenade favorite des belles du pays, il y a des bancs pour se reposer et le dimanche, on y a de la musique, ce qui y attire beaucoup de monde et le rend très agréable. Les fortunes dans le voisinage de cette ville sont plus divisées que partout ailleurs ; on n’y voit point, de ces Baleines monstrueuses qui dévorent à elles seules, la substance d’une province ; il y a beaucoup de gens à leur aise, mais il n’y en a point d’éxcéssivement riches ; la plupart des propriétaires sont déscendants des soldats de Cromwell, mais comme ils étaient nombreux dans cette partie, on fut obligé de faire les lots plus petits, afin d’en donner à tout le monde.

C’est dans ce voisinage, que Strongbow débarqua avec quelques troupes pour secourir le roy de Leinster, Mac-Dermot, qui avait été détroné ; on sait quel fut le prétexte de l’invasion de Henry II. roy d’Angleterre, quelque tems après ; il se fit rendre hommage par les differens Rois et princes de l’Isle : les Anglais cependant, resterent dans leur limite plus de trois cents ans et ne se rendirent enfin maitre de l’isle entiere, que sous la reine Elizabeth. Les habitans de la baronie de Forth, près Wexford, sont les déscendans