Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/92

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Il y a à quelque distance, un petit ruisseau qui se jette dans la mer et lui ouvre un passage dans l’intérieur des terres, qui lui fait couvrir à la marée haute, trois à quatre mille arpents d’un très bon terrain ; je suis convaincu qu’avec deux mille livres sterlings bien employés, on pourrait pratiquer une digue et une Ecluse, où plutôt une trappe que l’eau fermerait par son poids, et que l’on gagnerait ainsi tout ce vaste terrain.

J’arrivai enfin à Waterford, passablement fatigué de ma longue promenade ; j’ai déjà dit quelque chose de cette ville et je pourrais répéter mes observations au sujet des chantiers et des bicoques sur les quais ; elles sont certainement bien fondées : ce qui paraitra singulier, c’est que ce soit la seule partie de l’administration municipale, où j’aye trouvé quelque chose à redire, car la police y semble infiniment mieux faite que dans beaucoup d’autres villes de ce pays : on y trouve même, un amour du bien public, qui ne serait pas de trop ailleurs. Les marches sont bien fournis, les mendiants et les vagabons n’osaient pas se montrer dans les rues, longtems avant l’arrivée du comte Rumford, pour lequel on me fit l’amitié de me prendre, lorsque je fus visiter la maison d’industrie. J’étais fort étonné de voir toute la maison s’emprèsser, courir devant moi, balayer et frotter ; je les laissais faire cependant et leur donnais de grandes louanges sur leur activité : lors qu’enfin, le concierge m’ayant conduit dans son cabinet me montra ses comptes, que j’éxaminai avec complaisance et ensuite, il me demanda, à quelle heure je désirais que le conseil des administrateurs s’assemblat,