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Page:Latouche - Vallée aux loups, 1833.pdf/281

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ÉLÉGIES.

ÉLÉGINA. —

Vole, chargé d’un sens ingénieux et double, Il rouvre de mon cœur le facile chemin ; Que si ta main brûlante ose effleurer ma main Elle emporte en fuyant le mal qui me dévore ; Erreur ! Seul avec toi je suis jaloux encore : peu de chose, hélas ! et je m’en fie à toi, De la beauté qu’on aime a corrompu la foi. Je suis jaloux… De quoi, malgré la foi promise ? De tout ! Que ce burin qu’envirait la Tamise Aux pinceaux de Gérard habile à se plier De héros et de Dieux ait peuplé ton foyer, Si

J’ai peur, lorsque l’Amour de ses bras environne Psyché, , que son bonheur et que son ame étonne, J’ai peur que sans effroi de l’oracle et du sort, Du zéphyr ravisseur tu n’invoques. l’essor. Ingres d’une Odalisque anime-t-il la grace ? Tu voudrais au harem commander à sa place ; Et ce talent fatal, lui qui vous révéla La vie et le tombeau, Galathée, Atala ; 169

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S’il jette au fond des bois, loin d’un regard profane, Le pasteur endormi, délices de Diane ; Blanchi d’un pur rayon si tu vois reposer Ce héros des forêts qui dort sous un baiser, J’ai peur que

de sa grace admirant la merveille, Un de tes vœux secrets, ta voix ne le réveille.