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ÉLÉGIES.

Ainsi son culte aveugle aux signes prophétiques S’adresse ; et plus d’un sage, honneur des tems antiques,

Attacha sa croyance au Dieu qui l’a trompé. Tibulle occupé Achève au sein des nuits l’écrit plein de son ame,

De Délie et d’amour que

De la lampe incertaine il contemple la flamme ; Et si l’ardent flocon vers lui s’est incliné,

O bonheur ! pour ses feux présage fortuné !

Et Délie, à l’enfant que le hasard appelle, Fait agiter des sorts l’urne trois fois rebelle. Ces Romaines, vivant sous la crainte des Dieux,

Pensaient que le parjure éteignait les beaux yeux ; Et d’un serment trahi, dans leur candeur insigne,

Sur l’ongle de leurs doigts voyaient blanchir le signe. Properce, tu frémis, quand, parjure à tes vaux, Cynthie a conservé l’or de ses blonds cheveux, Quandnulle empreinte, encorprompte à vengertagloire, De ses riantes dents n’ose insulter l’ivoire,

Et que son pied coupable, à te fuir empressé, Dans le cothurne étroit joue à peine embrassé. Trop heureux préjugés ! crédulité charmante !

Gardiez — vous la pudeur sur le front d’une amante ! Nos belles aujourd’hui consultent, préparés,

Tous ces cartonsjoueurs, de pourpre bigarrés ;

Pour échanger l’objet de leur amour mobile,