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rengagement de Firmin. Menjaud parti, il fallait bien un premier rôle, surtout depuis que Périer, se retranchant tous les jours davantage, et avec raison, dans les pères nobles, avait manifesté l’intention formelle d’abandonner les rôles trop jeunes de l’emploi. Firmin rentra donc dans Clitandre des Femmes Savantes, et y apporta cette excellente diction, ce débit charmant qui se perd de plus en plus, et dont il deviendra désormais impossible de trouver le secret ; la diction, ce grand art du comédien, le premier de tous, qu’il faudra bientôt chercher vainement à la Comédie-Française, l’école du beau langage et des belles manières, comme on disait encore naguères, assertion devenue très-contestable aujourd’hui.

Firmin acquis pour quelque temps encore aux amateurs du beau langage et à la haute comédie, il restait encore bien d’autres vides à remplir ; tache difficile, mais non pas impossible, et que le Comité n’a pas voulu accomplir, ainsi que nous l’avons suffisamment prouvé en donnant les noms des talens qu’il avait eu le courage ou la maladresse de refuser, sans parler de ceux aussi auxquels il persistait à ne pas songer. Dans l’emploi de Mlle Mars, nous voyons apparaître Mlle Planat-Naptal. Naptal, c’est-à-dire l’anagramme de Planat ; une jeune fille encore en-