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« Où vas-tu ? lui cria-t-il.

— Je vais chez le voisin chercher du feu, répondit l’esclave ; il n’y en a plus nulle part dans la maison.

— Impossible ! » dit le maître en pâlissant, et aussitôt, laissant ses hôtes, il court aux vases où dans les divers appartements on conservait le feu, et à genoux, les larmes aux yeux, il retourne les cendres avec une attention fiévreuse. À la fin, il aperçoit une faible lueur ; il souffle et parvient à enflammer une allumette.

« Victoire ! s’écrie-t-il en rentrant dans le salon ; les destins de ma race ne sont pas encore terminés. J’ai recouvré ce feu que mes ancêtres se sont fidèlement transmis depuis des générations, et je pourrai à mon tour le léguer à mes descendants. »