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plaine du Naï-po. Mais par ce mot de plaine, n’allez pas entendre une surface unie et étendue comme nos belles plaines de France ; c’est simplement un endroit où les montagnes sont beaucoup moins hautes, et beaucoup plus espacées que dans le reste du royaume. Les vallées plus larges laissent un plus grand espace pour la culture du riz. Le sol, d’ailleurs fertile, y est coupé d’un grand nombre de canaux, et ses produits sont si abondants, que le Naï-po est appelé le grenier de la capitale. »

Les forêts sont nombreuses en Corée, mais c’est dans les provinces septentrionales que l’on trouve les plus belles. Les bois de construction de différentes espèces y abondent, les pins et sapins surtout. Ces derniers étant les plus employés, parce qu’ils sont très faciles à travailler, le gouvernement veille à leur conservation, et afin que chaque village ait toujours à sa portée les arbres nécessaires, les mandarins sont chargés d’en surveiller l’exploitation et d’empêcher qu’on n’en coupe un trop grand nombre à la fois.

Il semble certain que les montagnes recèlent des mines abondantes d’or, d’argent et de cuivre. On assure qu’en beaucoup d’endroits, dans les provinces septentrionales surtout, il suffit de remuer un peu la terre pour rencontrer l’or, et qu’il se trouve en paillettes dans le sable de certaines rivières. Mais l’exploitation des mines est défendue par la loi sous des peines si sévères, que l’on n’ose pas le ramasser, parce qu’il serait à peu près impossible de le vendre. Quelle est la véritable cause de cette prohibition ? Les uns disent que cela tient au système de tout temps suivi par le gouvernement coréen, de faire passer le pays pour aussi petit et aussi pauvre que possible, afin de décourager l’ambition de ses puissants voisins. D’autres croient que l’on redoute les soulèvements et les troubles qu’amènerait infailliblement la concentration d’un grand nombre d’ouvriers dans des pays éloignés de la capitale, et où l’action de l’autorité est presque nulle. Le complot de 1811 se forma, dit-on, dans une de ces réunions. Quoi qu’il en soit, la loi est strictement observée, et la seule exception que l’on connaisse est la permission accordée, il y a vingt-cinq ans, d’exploiter pendant quelques mois les mines