Page:Laurenceau - Le Petit neveu de l'Arretin, ouvrage posthume trouvé dans le portefeuille de son grand oncle, BnF Enfer-373, 1800.djvu/40

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Bornait sa politique à régner sur des vits ;
Ainsi l’oiseau semait ses dangereux avis.

Non content de ces torts, il va trouver Iarbe,
Entre en son cabinet, comme il faisait sa barbe,
Lui fait de leurs ébats un indiscret récit,
Et dans son cœur jaloux met le feu du dépit.

Dans les champs de Barca la jeune Garamanthe,
Nymphe au minois frippon, à la taille charmante,
Avait, sur un lit frais de vase et de limon,
Livré ses charmes nus à Jupiter Ammon,
Et senti jusqu’au fonds de son urne embrâsée,
Jaillir du dieu vainqueur la brûlante fusée :
Iarbe fut le fruit de ce furtif amour.

Ce prince, au dieu puissant dont il tenait le jour,
Jadis avait bâti cent temples magnifiques,
De guirlandes de fleurs couronné leurs portiques,
Consacré de sa main sur leurs autels naissans
La flamme inextinguible et l’immortel encens :
Mais indigné l’on dit qu’à la face meurtrie
De la livinité par lui si bien nourrie,