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chapitre premier



L’évolution poétique



« Je ne sais qui a dit, je ne sais où, que la littérature et les arts influaient sur les mœurs. Qui que ce soit, c’est indubitablement un grand sot. C’est comme si l’on disait : les petits pois font pousser le printemps. Les petits pois, au contraire, poussent parce que c’est le printemps, et les cerises parce que c’est l’été. Les livres sont les fruits des mœurs. »

Derrière ce paradoxe de Théophile Gauthier se cache une grande part de vérité. Un auteur ne produit pas le livre qu’il veut. Il produit le livre qu’il peut, celui que lui inspirent et sa personnalité et le milieu qui l’entoure. Aussi certaines formes poétiques ne sont que les conséquences