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chapitre viii



Mysticisme et érotisme



Ce n’est pas seulement par l’étrangeté et l’incohérence de la forme que se caractérise le dégénéré. Ses sentiments et ses passions ne sont pas ceux des autres hommes ; ils sont maladifs ou pervertis. Il ne sent point comme tout le monde. Ses sens ne sont pas affinés, comme le prétendent quelques-uns, ils sont tout simplement émoussés. Pour les émouvoir, il faut des sensations suraiguës qui feraient crier les autres de douleur. Ses passions sont excessives, les bonnes comme les mauvaises.

Il en est de même du décadent.

Que faut-il au poète, au vrai poète, pour l’inspirer ? La douceur des aurores, la splendeur des