Quel pur et noble enthousiasme ! Lui seul connaît
L’ardent bonheur profond d’aimer et d’être aimé.
Lui seul connaît
… Les jours illuminés de flamme,
Et les parfums des lys riant aux roses de mai.
Le décadent se replie sur lui-même. La poésie, au lieu de dilater son cœur, le resserre. Il scrute, dissèque son âme douloureuse. Il analyse ses vices, se complaît à les chanter, à les exalter en des hymnes malsains.
Pourtant le vice, même le vice décadent, est à la portée de tout le monde. La vertu, au contraire, n’est l’apanage que d’un très petit nombre.
Ils glorifient le suicide, que Mallarmé appelle le « suicide beau ». Leur âme poétique aspire au néant.
L’amour devient pour eux de l’érotisme et enfante des aberrations inconnues de Tardieu. C’est de la pure folie.
Verlaine écrit :
Assez qu’on — sinon plus qu’assez
Déplore avec désinvolture
Les uns mes « désordres » passés,
Les autres ma Noce ! future.
Mais tous joignent cette torture
À leurs racontars déplaisants