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Page:Laurent Tailhade - La Noire Idole - Leon Vanier editeur - 1907.djvu/16

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L’empoisonneur Castaing utilisa, peu après (1823), la découverte du chimiste. Il « réalisa » son ami Ballet comme Lapommerais devait « réaliser », quarante et un ans plus tard, Mme de Paw, sa maîtresse, au moyen de la digitaline récemment acquise à la pharmacopée par Homolle et Quévenne. Hippolyte Ballet et Mme de Paw avaient commis l’erreur de souscrire une assurance sur la vie à leurs vénéneux compagnons. Castaing, après avoir attiré sa victime à Saint-Cloud (qui paraissait alors une villégiature suffisamment rustique), lui donna le boucon à l’auberge de la Tête noire. C’était, dans du vin chaud, une solution fortement chargée d’acétate de morphine. Ballet trouva le vin si amer qu’il n’en but qu’une gorgée, attribuant ce mauvais goût au zeste du citron. La nuit fut mauvaise. Castaing, le jour suivant, administra une potion au malade qui rendit superflue toute médication ultérieure. Le pauvre garçon en mourut après quelques instants.