Page:Laurent Tailhade - La Noire Idole - Leon Vanier editeur - 1907.djvu/39

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que l’état de besoin est créé. « Ce qui importe n’est pas ce que l’on prend, mais ce que l’on garde » (Sollier).

La morphine agit en paralysant les centres de la vie végétative, le nerf pneumogastrique, le grand sympathique. Aussi la guérison ne commence qu’autant que les émonctoires, largement ouverts par une médication appropriée, la peau, le foie, les glandes salivaires, l’intestin, ont évacué les éléments histologiques, dégradés par le poison et la funeste hygiène des morphinomanes.

Voici dans quel ordre se présentent à peu près les symptômes caractéristiques de la suppression rapide :


Quelque temps après la dernière piqûre — écrit un évadé — les douleurs se manifestent, sueurs froides, bâillements, inquiétude ; bientôt une sensation d’arrachement continu dans les poignets et les genoux : c’est la sensation du brodequin. À part cette gêne locale, et tout à fait signalétique, nulle souffrance, à prendre ce mot dans sa commune acception ; mais une angoisse telle que, pour la rompre, ne fût-ce qu’un