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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/156

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L’ÉCRIN DU RUBIS

la montre que j’en pourrai faire en me retroussant, ou du larcin dont ma pudeur sera victime dans quelques-unes de ces circonstances qui, sans être toujours les hasards de l’escarpolette, nous exposent à avoir sous nos pas des yeux avides de nos accoutrements cachés.

J’ai bien souvent guetté ces occasions au temps des impériales d’omnibus, et toute demoiselle du monde que je fusse, j’y ai bien souvent aussi donné par précoce dilettantisme, le spectacle de mes immaculés dessous de vierge libertine. C’est surtout à l’époque des vacances qui me ramenaient dans notre propriété du Midi, que je me payais le régal de ces larcins aux jupes de mes contemporaines. C’était en une bourgade voisine, aux courses de taureaux dont une installation très rudimentaire encerclait l’arène de gradins à claire-voie sous lesquels, accompagnée d’une jeune bonne complaisante, je n’étais pas seule à polissonner du regard. Tandis que ma soubrette y cherchait aventure de son côté, j’allais et venais dans ce promenoir dissimulé, à la découverte de suggestifs horizons. L’auteur des Dames Galantes dont je connaissais déjà les récits, me couvrait de son exemple devant ma conscience, et cautionnait mon péché de l’autorité qu’il s’était acquise dans les délicatesses du vice.

Sous cet amphithéâtre de planches mal jointes, j’eus d’émoustillantes visions de mollets joliment évidés à la cheville, de cuisses et de fesses laiteuses ou ambrées,