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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/195

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L’ÉCRIN DU RUBIS

d’une lingerie ouvragée pour la joie des yeux et de la main, surchargée de fanfreluches, de nœuds et de rubans sur des ajours et des transparences libertines, creusant des sillons pour la caresse, des défilés au désir, ici sur l’or blême des aisselles, là dans la fossette du jarret, plus haut dans les vallons de l’aine.

Avec la simplification apportée à notre toilette par une mode qui, cédant à la fièvre des sports et de la vitesse dont toutes nos mœurs se trouvent bouleversées, a réduit notre parure à ce qu’elle fut du temps de Notre-Dame de Thermidor, le champ de notre pudeur s’est réfugié là même où il ne lui restait plus jadis qu’à capituler. À mesure que les ciseaux ont rogné la robe, les vaporeux dessous qui étaient à notre corps comme ce voile de buée où s’enveloppe à l’aurore la grâce d’un paysage, ont dissipé le charme dont ils nous baignaient. Le pantalon, enseigne si suggestive et immodeste des chemins et des lieux du péché a cédé le pas à la culotte de figuration déjà si appauvrie, et puis à ce ridicule cache-sexe, ou à ces culottes de jersey sans style et ces chemises-culottes à pattes d’entre-jambes où s’est finalement évanouie l’illusion dont une Mode plus soucieuse des conditions de la volupté avait, pendant un demi-siècle, caressé l’image de la Femme et flatté l’inconstance et les exigences du désir.

Et c’en est ainsi fini de ces longues délectations devant nos miroirs au cours d’une toilette dont le code des plus