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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/220

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L’ÉCRIN DU RUBIS

de Nane, grisée de cocktail et des déhanchements enfiévrés du jazz, d’un petit balancement de vos pieds vous émouvez au plaisir furtif votre croupe infléchie sur la rigidité réchauffée de votre cheval de bois.

Il vous est doux en marchant dans le vol papillonnant des baisers du satin sur les globes jumeaux de vos fesses, de les savoir prêtes à la main qui, dans les endroits discrets du « Récamier » leur fera assaut de galanterie, ou qui, chez vous, d’un geste rapide, retroussera votre combinaison diaphane pour les châtier de leur infidélité par une vigoureuse fessée dont vous vous pourléchez d’avance. Et puis, je sais qu’il vous est doux aussi de pouvoir, à toute heure du jour, admirer ce corps d’éphèbe que la nature vous a donné : devant la psyché, il vous suffit du pouce et de l’index, de lentement remonter jusqu’aux seins le voile menu de votre robe, pour vous immobiliser longuement dans la pose de cette ingénue libertine de Rops contemplant à son déshabiller l’éveil de sa nubilité toute nue où le bas et sa jarretière mettent la touche du vice précoce.

Toutes ces bonnes raisons ne vous excusent pas d’être de celles qui ont gâté le charme insolent de la robe courte par une méconnaissance inattendue de ce que le désir demandait à l’illusion et de ce qu’avait été l’éloquence sensuelle des quarante années de Modes passées.

Car l’indignation de quelques-uns ne me donne pas le