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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/233

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L’ÉCRIN DU RUBIS

les plus extravagantes ouvertures d’angle que les cuisses puissent ménager au plaisir, mon désir s’irritait à composer d’infinies langueurs dans la tiédeur bruissante de ces vagues de Valenciennes qui lutinaient leurs corps ; je croyais respirer leur souffle de fougère ou de musc relevé d’un fumet de moiteur fauve, et je pressentais l’extase des palpations dans le réduit caché de ces intimités où se lovait voluptueusement la chair, mâchées par l’alliciante conjonction des cuisses et discrets témoins de leurs ébats.

Ce sont aussi les toilettes de soirée qui s’allongent et acheminent le retour du faste qui convient aux draperies du sanctuaire. La constatation en est piquante à l’heure où quelques maîtresses de maison du grand monde, suffisamment belles pour payer elles-mêmes d’exemple, tentent, en d’intimes réunions, d’accréditer le succès du costume d’Ève. Des danses inspirées de la Fleur lascive de l’Orient furent le prétexte de cet essai audacieux. Dans le recueillement d’un demi-jour mauve, isolant des autres le plaisir de chacun, entièrement nues sous les voiles changeants d’un pinceau lumineux, les mains constellées de joyaux, la gorge bruissante de ses cascades de perles, chevilles et poignets cerclés d’or et de pierreries, de jeunes et jolies femmes de notre aris-