28 000 écus[1].
Du mardi 1er février au lundi 28, ladicte dame Roine de Navarre et tout son train, à Paris.
(Total des dépenses pour ce mois, 2 407 écus, 3 sols, 8 deniers. Payé seulement en partie.)
Du mardi 1er mars au jeudi 31, ladicte dame Roine de Navarre et tout son train, à Paris.
(Total des dépenses pour ce mois, 2 738 écus, 57 sols, 8 deniers. Payé seulement en partie.)
Au commencement de cette année 1583, la Cour de France présentait un aspect vraiment étrange. Jamais l’esprit du Roi n’avait été plus déséquilibré. Ce monarque incapable et fantasque, qui avait nom Henri III, prenait comme à plaisir, par ses caprices, ses pratiques outrées de dévotion, le dévergondage de plus en plus accentué de ses meurs, de provoquer contre lui l’opinion publique et de s’attirer la haine et le mépris de ses sujets. À cette époque où les partis qui divisaient la France devenaient chaque jour plus menaçants, où les Réformés, dans le Midi et dans l’Ouest, n’entendaient renoncer à aucun de leurs droits, où la maison de Lorraine se mettait ouvertement à la tête de la Ligue, qui dans le Nord, dans l’Est et à Paris, prenait des proportions formidables, à cette heure où la Royauté des Valois, battue de tous côtés en brêche, aurait eu besoin pour résister à cette double pression d’un homme au courage éprouvé, à l’esprit froid et lucide, doué en un mot de toutes les qualités qui font les grands Rois, le trône de France n’était occupé que par un fantoche qui n’écoutait que ses impulsions désordonnées et sur lequel les conseils de sa mère, jadis si puissante, n’avaient plus aucune prise.
Que penser, en effet, de ce mélange de bigoterie et de luxure, de
- ↑ Journal de l’Estoile.