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Page:Lauzun - Itinéraire raisonné de Marguerite de Valois en Gascogne d'après ses livres de comptes (1578-1586), 1902.pdf/49

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à la joie de se revoir, Catherine de son côté ne perdit pas son temps. Elle assembla Conseils sur Conseils, entreprit de réconcilier le Roi de Navarre avec le maréchal de Biron, ce en quoi elle fut fort aidée par la Reine sa fille, Henri se montrant très courroucé contre lui, et finalement arrêta, avec son gendre, la nomination de commissaires spéciaux chargés dans chaque ville importante de la province de faire exécuter l’édit de pacification précédemment signé à Poitiers, en septembre 1577. Leur liste, fort intéressante pour l’histoire locale, ainsi que l’énoncé des articles conclus entre les deux partis, ont été déjà publiés[1]. Nous n’y reviendrons pas. Disons seulement que le tout fut arrêté solennellement en Conseil, se trouvant du côté de la Reine-Mère,MM. le cardinal de Bourbon, le duc de Montpensier, de Saint-Sulpice, d’Escars, de La Mothe-Fénélon, de Pibrac, de Foix et Jean de Monluc, évêque de Valence, tandis que du côté protestant signèrent le Roi de Navarre, le vicomte de Turenne, Gratin, Montguion, Guitry, Lusignan et Ségur-Pardaillan[2].

On ne peut douter, en lisant ces pièces, de la sincérité réelle des deux partis et de leur désir d’arriver à une paix durable. Les nombreuses correspondances échangées de chaque côté en font foi. Rien donc ne résistait en ce moment à l’habile diplomatie de Catherine, encore moins aux charmes de ses filles d’honneur, au premier rang desquelles se remarquait la Cypriote Dayelle, dont la beauté avait déjà subjugué le Vert-Galant, et l’espiègle Anne d’Atri, plus tard comtesse de Château-Vilain, qui, en se jouant de lui, faisait tomber à ses pieds, le vieux d’Ussac, gouverneur de La Réole et huguenot endurci.

Le mardi 7, ladicte dame et son train disne à La Réolle, souppe et couche à Saincte-Bazeille.

Le mercredi 8, tout le jour à Saincte-Bazeille.

De cette ville, Catherine écrit une longue lettre à M. de Pailhès, gouverneur du comté de Foix, pour lui intimer l’ordre, ainsi qu’aux autres commissaires nommés, d’assurer au plus vite la paix dans son gouvernement[3].

Puis, elle réinstalle les prêtres catholiques dans l’exercice de leur culte et leur promet au nom du Roi, son fils, aide et protection.

  1. Lettres de Catherine de Médicis, t. vi., Appendice, p. 388 et suiv.
  2. Lettre de Catherine au roi son fils, du 4-5 octobre 1578. Fonds français, no 3300, fo 46 verso et fo 50 verso. — Cf. : Lettres de Catherine, t. vi, p. 30 et suiv.
  3. Archives de M. Eugène de Serres. Cf. : Lettres de Catherine, t. vi, p. 60.